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Le biathlon se développe lentement mais sûrement

Publiée le mercredi 07 mars 2018 10h52

N’en déplaise à Pierre Ménès, non, le biathlon ne charme pas que les vieux chasseurs haut-alpins. Ils sont même de plus en plus nombreux à s’y mettre, ou rêver de le faire. Il faut dire que Fourcade aura tenu en haleine des millions de Français, aux Jeux Olympiques. Cette Mass Start, Shempp sur les talons dans l’aspiration, ce sprint époustouflant, pour gagner d’une chaussure…

« C’est sûr que nous avons de plus en plus de gamins avec des étoiles plein les yeux quand on parle biathlon », s’entendent Olivier Fine et Hugo Masset, entraîneurs dans la section fond du club de ski de Serre Chevalier. « Mais nous n’avons pas les moyens de les entraîner autant qu’ils le voudraient. Nous les emmenons sur les compétitions des autres comités, ils en sont heureux et ne déméritent jamais. Mais les déplacements ont un coût, et en termes d’équipements et de structures, nous sommes encore pauvres ici pour ouvrir une vraie section. Nous le regrettons », poursuivent-ils.
Un travail pour développer la discipline

Car, si le Dauphiné ou la Savoie bénéficient de gros comités pour imposer le biathlon, la discipline a du mal à décoller dans le département.

Chez nos voisins savoyards, on compte déjà huit compétitions depuis le début de l’hiver, deux circuits avec tir à 50 m et une piste de ski roue. Contre un circuit homologué à Serre Chevalier, et une compétition depuis le début de l’hiver sur le territoire. C’est l’Association Sportive Edelweiss qui l’a organisé, à Villard-Saint-Pancrace. « C’est long dans notre comité, mais on y vient. Nous avons pris le taureau par les cornes, ça fait trois ans qu’on travaille pour développer la discipline. Nous avons de la chance aussi, car nous avons le soutien de notre commune. Elle a financé la construction d’un pas de tir à 10 m, pour entraîner les jeunes. Pour les autres, nous allons au circuit de Serre Chevalier ou nous optons pour le tir sauvage, avec une cible dans un pré, et toutes les précautions que cela engage », explique Yvon Colomban, le président de l’As Edelweiss.
Un sport au coût élevé

Il faut dire que le sport a un coût, et peu de clubs peuvent le supporter : « Pour les jeunes, les carabines à plombs coûtent environ 2 500 €. Pour les adultes, ce sont des 22 long rifle, et on passe au-dessus de 4 000 €. Nous demandons aux compétiteurs d’acheter leurs armes personnelles », souligne-t-il. L’AS Edelweiss est d’ailleurs la seule à avoir organisé quatre compétitions, depuis 2017.

Les clubs doivent aussi investir dans la formation de leurs entraîneurs de fond, pour être habilité au tir. Car de plus en plus de jeunes, dans tous les clubs alentours, se mettent au biathlon. Un petit Fourcade fait peut-être même ses traces en ce moment. Après tout, les Hautes-Alpes sont un berceau de champions… quand on leur donne les moyens de le devenir.

Par Valérie MERLE | Publié le 27/02/2018 - D.L.


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